AU BOUT DU FIL AVEC… 

ALF & Half

SANS DEMI-MESURE

Ils sont un peu les moitiés de l’autre mais ensemble, ils forment un trio uni et complice, une entité soudée par une véritable histoire d’amitié et surtout une vraie passion pour la musique. Et voilà 10 ans que le groupe toulonnais ALF & Half trace son chemin, sans autre ambition que le plaisir de le parcourir ensemble en y semant plein de projets au fil de ses inspirations. Une belle promesse pour l’album anniversaire que le trio nous concocte pour 2014.

Parfois, le tempspasse si vite qu’on ne l’a pas vu passer !! C’est exactement le sentiment partagé par Marc Abel (le A), Stéphane Le Roy (le L) et Franck Farrugia (le F),  les trois amis et complices du groupe ALF and Half en réalisant depuis peu que cela fait dix ans qu’ils partagent ce bout de chemin musical.

Signe en tous cas que le temps n’a laissé aucune place au vide et à l‘ennui mais que, bien au contraire, les notes, les accords, les rythmes, les rencontres, les concerts, les projets ;;; ont participé à l’histoire et ancré ce trio original dans le paysage artistique toulonnais et bien au-delà d’ailleurs ! Petit état des lieux, en avant-première, avec Franck Farrugia, l’un des piliers du groupe qui « mène le trio à la baguette »… mais toujours avec subtilité, délicatesse et sourire.

…10 ANS… Déjà !?!? 

Franck Farrugia : Il n’y a pas si longtemps, un jour de répétition, nous nous sommes demandés depuis combien de temps notre groupe existait officiellement. Et en remontant nos souvenirs, à notre grande stupeur, nous avons réalisé que notre premier concert datait de 2004. Donc ça fera effectivement 10 ans que le groupe existe. On peut dire qu’on n’a pas vu le temps passer ! Sans doute parce que durant toutes ce années, on a toujours eu soin d’avoir des objectifs, que ce soient de concerts, d’enregistrements d’albums, de petites tournée comme celle qu’on a eu la chance de faire en Algérie en 2010. On a toujours eu une motivation pour avancer…

Christine : Mais aviez-vous vraiment besoin de ça ? Car on peut dire que votre moteur principal reste la passion…

Franck Farrugia : Effectivement, on peut dire que c’est la base du groupe puisque c’est d’abord le plaisir d’être ensemble et de partager cette passion musicale qui nous a réunis. Cela dit, l’histoire remonte même à bien plus loin puisque nous nous connaissons depuis l’adolescence ! Nous avons chacun mené des projets à différents moments de notre vie mais il était logique que nos chemins se rejoignent à un moment. Si bien qu’entre nous, les choses se font avec simplicité, respect et liberté. On fait ce qu’on veut, comme on veut, quand on veut, sans nous fixer d’obligation, simplement pour le plaisir, d’autant que nous avons chacun une activité professionnelle en dehors de la musique ! Finalement, c’est plutôt facile d’avancer dans ces conditions…

Christine : Quand on est un groupe dit « amateur », par opposition aux musiciens professionnels qui en vivent, mais qu’on atteint un tel niveau, ce ne doit pas toujours être facile de trouver la bonne limite ?

Franck Farrugia : Je connais beaucoup de professionnels de la région et j’ai souvent l’impression que c’est plus difficile pour eux de mener à terme leurs projets artistiques tout simplement parce qu’ils n’ont pas le temps de s’y consacrer. Donc finalement, pour nous c’est une vraie liberté d’avoir un revenu professionnel, et pour ce qui est de la musique, de n’avoir à nous soucier que de notre projet artistique. Je trouve qu’on est plus libre lorsqu’on n’a pas à vivre de nos cachets. Après, c’est sûr que nous ne pouvons pas aller au-delà d’une certaine limite mais on a accepté ce choix depuis un bon moment.

Christine : Peux-tu nous présenter en quelques mots les membres de ce trio ?

Franck Farrugia : Pour commencer par le bassiste, Stéphane Le Roy est évidemment un passionné, je dirais même un mordu de musique, doté d’un énorme talent naturel et qui, par son parcours autodidacte, s’est créé un jeu de basse avec une technique qui lui est propre et qui le rend aussi unique qu’inimitable ! Le guitariste, Marc Abel, est lui aussi autodidacte. Mais par ses participations dans de nombreux groupes notamment blues rock et par sa très grande culture musicale qui va bien au-delà, Marc est pétri de toutes ces influences qu’il met au service de son jeu qui peut, du coup, évoluer dans une palette très large à la fois jazz, rock, pop, reggae, blues ou encore plus électro. Quant à moi, comme les autres je me considère comme un autodidacte même si j’ai pu apprendre un peu au contact de certains profs. J’aime bien me confronter à des situations un peu atypiques, ayant un petit goût de défi, dans tous les styles…

Christine : On peut logiquement en déduire que le style d’ALF c’est justement de ne pas en avoir ! D’aller là où les envies vous portent en vous octroyant le droit de naviguer sur toutes les planètes musicales qui vous inspirent… C’est no limit en fait !

Franck Farrugia : C’est exactement ça ! Et une fois encore, ça rejoint l’état d’esprit du groupe : le plaisir et la liberté. On laisse parler nos influences, s’exprimer nos inspirations, sans limite de style puisque rien n’est calculé. Ensuite, on travaille la matière que l’on façonne tous les trois avec nos personnalités…

Christine : Au cours de ces 10 années, l’introduction des machines et de l’électronique marque une évolution du groupe ?

Franck Farrugia : Moi personnellement, j’ai toujours été attiré par les machines, à condition qu’elles ne remplacent pas le musicien mais qu’elles soient pour lui, un vrai support. Au fil de nos créations, on souhaitait explorer de nouvelles palettes sonores et l’introduction du sampler s’est faite naturellement. L’avantage de cette machine, c’est qu’elle est totalement adaptable selon la couleur du morceau, soit en renforçant la rythmique, en apportant des percussions, ou quelques touches de claviers, des voix, des bruits… bref, tout ce qu’on veut !

Christine : L’autre particularité du groupe ALF and half est d’avoir régulièrement des « invités » qui viennent, le temps d’un concert ou d’un projet, se greffer au trio de base et prendre part à l’aventure…

Franck Farrugia : Cet esprit de partage fait partie de notre philosophie. Et chaque fois que nous pouvons y associer des musiciens, quels que soient d’ailleurs leur univers artistiques parfois même très différents du nôtre, nous le faisons avec grand plaisir. Nous aimons l’idée que ces contributions puissent compléter et enrichir ce que le trio produit. Nous l’avons fait avec le premier album studio et  il est déjà prévu que nous réitérions l’expérience pour le prochain album…

Christine : Justement, parlons de ce projet d’album… Un beau cadeau d’anniversaire en sorte ?

Franck Farrugia : On va l’enregistrer dans le courant du premier semestre 2014 pour que ce nouvel album sorte à la prochaine rentrée. Il faut le prévoir à l’avance pour pouvoir le financer puisqu’on est en autoproduction pure. Nous mettrons donc les cachets de nos prochains concerts au service de sa conception. Pour le côté artistique, l’album totalisera une douzaine de titres, avec une veine un peu plus accentuée funky. Quant aux invités, il y en aura encore beaucoup mais je tiens ici à rendre un hommage tout particulier à William Davood, le saxophoniste qui a participé à la première période de groupe ALF et qui depuis un an et demi vient très régulièrement jouer avec nous sur des concerts. William va s’impliquer à la fois pour sa partie musicale mais aussi sur des parties de cuivres qu’il écrira.

Christine : 10 ans que vous n’avez pas vu passés… Mais en jetant un regard en arrière, comment définirais-tu le parcours accompli ?

Franck Farrugia : L’évolution d’ALF and half est assez évidente et forcément marquée par les nombreuses expériences qui ont jalonné ces 10 années. Je pense qu’au début, notre musique était beaucoup plus brute, les morceaux plus longs et l’énergie moins canalisée. Aujourd’hui, s’il y a toujours cette même fraicheur dans la créativité, elle est quand même plus posée… peut-être aussi avons-nous mûris, vieillis (rires). On privilégie des morceaux plus courts, plus efficaces, dans l’esprit chansons sans rien perdre de ce groove qui nous porte en permanence.