Le cœur au bord de l’âme

Ils ont l’amour des mots, le goût des notes et l’envie de partager avec le public cette osmose musicale et amicale qui les caractérise… Les Prophètes d’Anouch n’ont rien de mystique, ni de prophétique. Ils ont juste le cœur au bord de l’âme et un inépuisable enthousiasme qui en devient une authentique générosité… Le plaisir d’être ensemble et avec les autres…

Les Prophètes d'AnouchIls y croient… très sérieusement mais sont loin de se prendre au sérieux. Ils ont la fougue d’une jeune existence et l’expérience d’une jeunesse déjà consommée. Ils aiment jouer avec les mots et les sonorités mais ne se jouent pas des compositions qu’ils ont à cœur de ciseler…

L’un est enseignant (Claude), l’autre ostéopathe (Bruno) et le troisième (André) musicien « non-retraité »… Le hasard de la Vie a créé leur rencontre mais ils sont persuadés que leur rencontre n’est pas un hasard.

Quoiqu’il en soit, de cette harmonieuse fusion sont nées des chansons qui nous dessinent un univers singulier, exalté, presqu’envoûtant dont la clé est unique et universelle : le partage. Nous en tout cas, nous n’avons pas hésité à en franchir la porte, de partager avec eux une parenthèse d’amitié et même un bout de chanson tout juste sortie de leur inspiration… presque divine !

Christine : En vous découvrant, la question qui vient immédiatement à l’esprit c’est : pourquoi Les Prophètes d’Anouch ?

Les Prophètes d'AnouchClaude : Traditionnellement le Prophète est celui qui, parcourant le monde, vient parler de ce Dieu que l’on prie à genou. Nous, suspendus au ciel par des rais de secondes, on vient pour réveiller les dieux qui sont en vous… Notre prophétie c’est ça : essayer de parcourir le monde pour délivrer nos messages poétiques. Et même si le ton a l’air grave, nous sommes un trio très enthousiaste et optimiste (rires) !

Christine : Et que vient faire Anouch là-dedans ?

Claude : On expliquait dans les premiers concerts qu’Anouch était à la fois une terre et une divinité qui était là au fondement du Monde. Quand les hommes sont partis à la dérive, elle a décidé de se retirer dans un antre profond et de dormir. Lorsqu’elle s’est réveillée et qu’elle a décidé de reprendre les choses en mains, elle nous a désignés, et l’une de nos premières chansons s’appelle « Je viens pour te parler »…

Nous voilà maintenant tous les 3 réunis, unis et ravis… La prophétie est en marche !!

Christine : Plus sérieusement, ça ne fait pas très longtemps que Les Prophètes d’Anouch se sont retrouvés sur le même chemin ?

Bruno : Effectivement, on s’est formé il y a 2 ans mais on se connaissait depuis bien plus longtemps. Claude et André jouaient déjà ensemble dans un autre groupe. Claude et moi sommes amis depuis une bonne dizaine d’années.

Les Prophètes d'AnouchClaude : Notre rencontre est passée par des maux qui sont devenus des mots !!! (rires). Bruno est ostéopathe et moi, un sportif qui avait parfois besoin de ses miracles ! Mais au-delà, lui était un musicien sans paroles, et moi un parolier sans musique ! A cette époque, j’écrivais déjà beaucoup de textes mais le groupe dans lequel j’étais (et où j’ai d’ailleurs rencontré André) ne faisait que des reprises. Alors, j’ai proposé à Bruno d’associer nos mots et nos musiques et de faire un essai. Dès la première répétition, ça a tout de suite fonctionné ! Nous avons fait quelques séances avant de proposer à André de nous rejoindre. Et nous voilà maintenant tous les 3 réunis, unis et ravis… La prophétie est en marche !! (rires)

Christine : André, par votre âge et votre expérience musicale, vous êtes un peu le « papa » du groupe…

André : Je suis le papy oui !!! (éclats de rires). Mais bon, je ne passe pas mon temps à les materner. Nous sommes une véritable équipe, en osmose aussi bien musicalement qu’humainement et moi, ça me booste. Je joue encore avec d’autres musiciens mais dans ce groupe, je suis plus impliqué à travers les compositions qu’on partage avec Bruno et j’y consacre beaucoup de temps… avec plaisir bien sûr !

Christine : Votre métier de musicien vous permet sans doute d’apporter une certaine rigueur et des connaissances que Claude et Bruno n’ont pas forcément…

Les Prophètes d'AnouchAndré : Je dois reconnaître qu’au début, j’étais très, trop pointilleux, disons-le j’étais chiant !! (rires). Mais maintenant, j’ai arrondi les angles et mis de l’eau dans mon vin !!

Claude : La présence de Dédé est indispensable, non pas pour l’âge mais plutôt par rapport à nos tempéraments. Bruno et moi sommes un peu fou-fous. Avec sa basse, comme un pilier protecteur et rassurant, André dégage énormément de choses, et finalement ça enveloppe, ça autorise, ça tolère notre folie et ça fait un ensemble harmonieux, complice, complémentaire où chacun est à sa place.

Bruno : Dédé c’est la force tranquille… Mais à l’intérieur, il est un peu givré quand même !! (rires)

Quand on joue, on s’aperçoit qu’il se passe toujours quelque chose avec les gens qui viennent nous écouter (…)

Christine : C’est très difficile de définir le genre musical dans lequel vous évoluez. Les Prophètes d’Anouch, c’est plus un univers qu’une étiquette de style ?

Claude : Exactement ! Un univers dans lequel on y trouve des mots, des messages, des émotions, du rire, des notes, des atmosphères… beaucoup de jeux de mots aussi ! On n’a pas de grandes idées à défendre ou des engagements particuliers mais on parle des choses qui humainement nous touchent vraiment et on les traite toujours avec subtilité. Depuis le début, on joue beaucoup avec les textes et ce qui nous caractérise c’est la singularité des compositions et l’harmonie des deux voies. Avec la basse d’André, la guitare de Bruno et nos deux voix, on entre vraiment dans une atmosphère propre aux Prophètes d’Anouch et on dégage beaucoup sur scène. Mais le revers, c’est que, pour le moment, on est incapable de traduire notre musique autrement que par le live…

Christine : En vous écoutant, on ressent la générosité du cœur et de l’amitié qui vous unit. Quelles sont vos ambitions ?

Les Prophètes d'AnouchBruno : De toucher beaucoup de monde… Quand on joue, on s’aperçoit qu’il se passe toujours quelque chose avec les gens qui viennent nous écouter.

 

Christine : Mais, à l’exception d’André, vous avez chacun une vie professionnelle autre que musicale. Vous seriez prêts à tout faire basculer pour votre passion ?

Bruno : Pour le moment, j’ai effectivement mon métier d’ostéopathe et la musique reste un pur plaisir. Mais si Les Prophètes d’Anouch nous emmènent beaucoup plus loin, je pense que je basculerai sans hésiter. Cela dit, pour le moment, nous ne sommes pas dans cette démarche et c’est d’ailleurs ce qui, à mon sens, fait aussi notre force.

Claude : Il ne faut pas se voiler la face… Quand on se trouve très bien à un endroit, on a envie d’y revenir le plus souvent possible ! En clair, on adore ce qu’on fait, on adore être sur scène et oui, si on peut aller plus loin… moi en tout cas, ça me plairait beaucoup de ne faire que ça !!

Christine : On a compris que votre truc c’est la scène, mais comme tout groupe qui envisage un avenir, il y a forcément un album à la clé. Avec vos 24 morceaux, vous auriez même de quoi faire un double album… C’est un projet, un rêve pour vous ?

Les Prophètes d'AnouchBruno : Pour le moment, pour nous c’est plus une difficulté qu’un rêve… Tout simplement parce que l’enregistrement d’un album, c’est beaucoup de temps et de contraintes.

Claude : Souvent après un concert, les gens nous demandent si on a un album. On sait qu’on va devoir y passer et on sera certainement content de le faire mais pour nous, ce passage n’est pas évident pour l’instant.

André : Les gens viennent nous voir en concert parce qu’on sait communiquer notre énergie sur la scène et c’est notre priorité…

(…) la finale nationale, si on y arrive, se déroulera à Paris au Bataclan !! Juste énorme…

Christine : Et ça semble d’ailleurs vous réussir puisque vous participez actuellement à un concours international, le festival « Emergenza » qui vous a déjà portés en finale régionale. Vous vous y attendiez ?

Bruno : Pas du tout, d’autant qu’on y est allé plutôt pour le fun. En fait, c’est moi qui ai découvert ce concours sur Internet, j’en ai parlé aux copains et on s’est inscrit. Ce qui nous motivait surtout, c’était de pouvoir jouer sur une vraie grande scène avec des gens qui s’occupent de nous ! Non seulement, on s’est vraiment éclatés mais on en revenait pas d’avoir été sélectionnés ! Et quand on est arrivé en demi-finale régionale au Jas’Rod, une salle de 600 places, c’était juste incroyable pour nous… Le vote se passe à mains levées. On était là sur scène et on voyait tout le public avec nous … c’était carrément magique !

Les Prophètes d'AnouchClaude : Le principe de ce concours, c’est qu’à chaque étape de la sélection, on joue sur une scène toujours plus grande et mieux équipée. La finale régionale est donc organisée à l’Espace Julien qui a une capacité de 1 000 places, et la finale nationale, si on y arrive, se déroulera à Paris au Bataclan !! Juste énorme…

Christine : Et quand se passe la finale régionale à l’Espace Julien ?

Les Prophètes d’Anouch : Le 17 mai prochain. On passera entre 20H et 21H30. Avant cela, nous serons sur la scène de L’Impasse, certes beaucoup plus petite mais être proches des gens et partager avec eux toute cette énergie positive est toujours pour nous un vrai bonheur…