Yael Naim était sur la scène du Théatre Liberté, jeudi 26 novembre 2015 à 20h30.

La force claire de sa voix est à elle seule une musique. Ses chansons voyagent au fil des langues et des pays, d’Israël à Paris. Piano classique, pop paternelle, prédilection pour le jazz et le folk, autant d’empreintes lumineuses et légères qui vibrent dans ces ballades limpides, et dans la sobre esthétique des arrangements de David Donatien.

Yael Naim chante sur Older comme jamais auparavant.
Sept ans nous séparent de New Soul, chanson qui a lancé Yael Naim dans le grand bain. Sept ans. Un cycle complet. Le temps pour nos organes de se renouveler et pour elle d’enregistrer deux albums, de parcourir le vaste monde, de vivre le grand amour, de faire un enfant. De connaître un deuil.
Sur Older en onze chansons composées et produites par David Donatien, son partenaire musical depuis le premier album, Yael se livre à un numéro de funambule et révèle une soif musicale qui semble ne jamais devoir être étanchée. Du cakewalk de Walk Back Home (avec le concours du légendaire batteur new Orléanais Joseph « Zigaboo » Modeliste) au folk éthéré de Older ou créolisé de Ima (en duo avec la chanteuse américano-créole Leyla McCalla), de la cantate Coward, à la pop feu d’artifice sur Make A Child et She Said, ou dans un registre découlant des bluesladies sur Trapped, épaulée par les vocalises improbables des 3SOMESISTERS, Yael n’a plus peur. Sur Dream In My Head, premier single à voir le jour, on peut même dire qu’elle nous vengerait presque de la mort d’Amy Winehouse. Comme si le diaphragme qui l’empêchait de se libérer de ses doutes avait été crevé, comme si tous ses chakras s’étaient enfin ouverts.

Photos: Yann Etesse

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