POUPA CLAUDIO

Sa route à suivre

Poupa ClaudioSes fans (et dieu sait s’il y en a !) attendaient cet événement avec impatience… Ils ont patienté 20 ans ! Le nouvel album de Poupa Claudio voit enfin le jour ça méritait bien un concert de sortie programmé lors du festival Le Cri du Rocher, le 3 octobre 2014 à La Garde. Le « reggaeman » a largement dépassé les frontières de styles pour laisser libre court à ses multiples inspirations musicales et nous inviter à le suivre sur sa route… Nous on le suit !

Pour avoir amplement participé à l’histoire musicale de l’aire toulonnaise, comme acteur, spectateur et agitateur de projets, le moins que l’on puisse dire est que Poupa Claudio est, en son royaume, une véritable légende pour ne pas dire une « star » ! Poupa ClaudioMais la comparaison s’arrêtera ici car celui qui, il y a tout juste 20 ans, défrayait les chroniques musicales de France et de Navarre, n’a jamais eu d’autres aspirations que de « faire de la musique », SES musiques et surtout de saisir au vol toutes les occasions pour les partager, avec le public autant qu’avec ses amis musiciens.

Du blues-folk qui n’a jamais cessé d’étancher ses inspirations, au Reggae qui lui a offert ses heures de gloire, en passant par les chansons tantôt si légères et parfois si profondes qu’il aime partager avec ses complices de scène et d’amitié, Poupa Claudio est d’abord et avant tout un vrai passionné… qui n’a jamais dévié de sa route. D’ailleurs, le chemin est tout tracé sur son nouvel album !

Christine : Nous voilà ensemble pour parler de la sortie imminente de ton nouvel album… Un événement de taille puisqu’on peut dire qu’il s’est fait attendre !

Poupa Claudio : Effectivement ! Mon dernier album remonte à 1994… Ça fait donc tout juste 20 ans. Mais je ne suis pas resté inactif pendant tout ce temps (rires) !

Christine : Justement, parle-nous un peu de tout ce chemin artistique et musical parcouru…

Poupa ClaudioPoupa Claudio : Fondamentalement, j’ai toujours été un musicien-chanteur de blues et folk. Mais on peut dire que tout a vraiment commencé en 1979, lorsque j’ai découvert le reggae à l’occasion d’un voyage à Londres. Ça m’a tellement chamboulé qu’à mon retour en France, j’ai commencé à faire une émission dédiée au reggae sur une des premières radios libres de la région !

Tout va alors très vite !

Christine : C’était même assez révolutionnaire en ce début des années 80

Poupa Claudio : Absolument ! Je passais des disques jamaïquains et je commençais à prendre le micro pour faire du « talk over » sur les faces instrumentales. Poupa ClaudioEt puis, après avoir vu le Massilia Sound System, et après avoir joué avec IAM à leurs débuts, j’ai décidé de monter mon groupe de reggae. Pour cet exercice de style, c’était assez compliqué de chanter et jouer de la guitare en même temps, alors je me suis cantonné au chant ! Mon premier gros concert s’est fait au CREP des Lices, programmé par l’association Aspect en 1988. En 1990, la nouvelle chaîne M6 était à la recherche de talents dans le Sud et m’a contacté par le biais du Massilia Sound System pour faire 2 clips vidéo sur mes titres « écoute le conseil » et « Hip-Hop Toulon ». Cette même année, je me retrouve finaliste des « Découvertes du Printemps de Bourges ». Et puis un an plus tard, c’est la signature avec Island Records, la major compagnie de Bob Marley, U2… à l’époque, et dans la foulée, une grosse tournée en France, à l’étranger… puis la sortie du premier album ! Tout va alors très vite !

Christine : Comme tu le dis, tout va très vite… A ce moment-là, tu es submergé par tout ce qui se passe ou bien tu restes plutôt serein ?

Poupa Claudio : En fait je pense que je l’ai plutôt bien vécu. Mais forcément, ce gros boulot avec Island m’a obligé à délaisser mon répertoire rock & folk que j’aimais jouer dans les bars. Cela ne collait plus à l’image que les gens avaient désormais de moi et d’ailleurs, 20 ans après, certains ne comprennent pas pourquoi mon nouvel album n’est pas un album 100% Reggae ! Je ne pouvais plus jouer sur les deux tableaux. Poupa Claudio devient donc un chanteur de Reggae avec un premier album qui marche très bien, sur les radios, en télé… Du coup, en 1993 je repars en studio pour un second opus, cette fois sous l’égide d’une nouvelle maison de disque puisque Island Records  est reprise par Pascal Nègre de Barclay. Malheureusement, comme beaucoup d’artistes français signés, j’essuie les plâtres et je me retrouve un peu rangé au fond d’un tiroir, au profit de Noir Désir, Bashung et d’autres artistes Barclay… Je décide donc de les quitter pour enregistrer, avec l’ancien PDG d’Island, mon deuxième album qui sort en août 1994. Petits budgets, petits moyens, finalement ce petit label met la clef sous la porte en 1995 et moi, tout en continuant à chanter du reggae, je reprends tranquillement ma guitare et je recommence à jouer du rock blues…

j’ai été boosté par cette nouvelle génération d’auteurs-compositeurs

Christine : Après ces 5 années flamboyantes, il te reste un goût d’inachevé ? De déception ?

Poupa ClaudioPoupa Claudio : Sans doute une déception parce que j’étais quand même devenu un des premiers artistes reggae du sud de la France. A cette époque, il y avait Tonton David, MC Solar, Massilia Sound System, IAM… et moi !! J’étais prêt pour un troisième album mais je ne l’ai jamais fait… J’ai conservé les bandes, et d’ailleurs mon nouvel album a été l’aubaine pour ressortir quelques titres reggae et les remettre au goût du jour !

Christine : Après cette folle épopée Reggae, qu’as-tu fait pendant les 15 ans qui ont suivi ?

Poupa Claudio : Et bien des premières parties, des trucs sympas quand même (!). Et puis des nouvelles rencontres, notamment de Missko avec qui j’ai recommencé à prendre ma guitare acoustique dans mon univers folk. Puis, un an plus tard, la rencontre avec André et Lison qui ont formé 6Lexic… Je me suis donc retrouvé dans cet univers de chansons françaises et j’ai été boosté par cette nouvelle génération d’auteurs- compositeurs. J’ai donc recommencé à écrire, à composer, et au bout d’une quinzaine de titres, je me suis dit « et si je les enregistrais » !!

Ce qui compte pour moi, c’est la musique et la scène !

Christine : Tu aurais pu composer pour les autres… Qu’est ce qui t’a donné envie, 20 ans plus tard, de faire cet opus ? Un besoin de reconnaissance ?

Poupa ClaudioPoupa Claudio : Non… je n’ai pas ce besoin de reconnaissance à proprement parler. Ce qui compte pour moi, c’est la musique et la scène !  Ce sont les gens qui viennent me voir jouer dans des bars, des petits festivals, des premières parties… qui m’ont incité à faire ce nouvel album. Pour m’accompagner dans ce projet d’enregistrement, j’ai sollicité Guillaume Benichou de Hom Studio avec lequel je me suis entendu parfaitement sur le plan humain et technique.

Christine : La grosse différence aussi c’est que cet album est le tien dans le sens où ce n’est pas une commande d’une maison de disque…

Poupa Claudio : Effectivement, c’est un album autoproduit, sans aucune aide de maison de disque ou d’édition, c’est mon bébé quoi ! Je me suis beaucoup investi mais j’ai aussi été aidé par des tas de musiciens qui ont répondu présents. En fait, au début je voulais le faire tout seul à la guitare et au chant. C’est ce que j’ai fait sur le premier titre et j’en étais plutôt content ! Puis sur le second titre, j’ai invité Lison pour faire les vocals avec moi. Puis sur les suivants, un copain est venu mettre un peu de basse, un autre un peu de flûte, d’accordéon, de guitare, de batterie… Bref, au final, je me suis retrouvé avec 25 invités sur l’album !! (rires)

Ils ont fait vraiment du bon boulot !

Christine : Tu as été surpris par l’enthousiasme de tous ces musiciens à participer à ton projet ?

Poupa ClaudioPoupa Claudio : Oui d’une certaine façon ! Moi j’aime faire de la musique simplement, la partager, me régaler avec des potes en répétitions, en studio ou sur scène, peu importe… Donc oui, j’ai été surpris qu’ils soient si emballés à l’idée de faire un album avec moi, qu’ils y mettent autant de cœur, de temps, qu’ils soient si perfectionnistes… Ils ont fait vraiment du bon boulot !

Christine : Tu disais qu’initialement, ces morceaux étaient surtout écrits pour toi, en solo. Du coup, lorsque les musiciens sont arrivés en studio, tu leur a laissé le champ libre pour qu’ils mettent leur « grain de sel » sur les arrangements ?

Poupa Claudio : A quelques exceptions près, notamment pour la partie de flûte de Nathalie Festou sur le morceaux « Je vole » où je l’ai laissée faire son interprétation (c’est quand même une des meilleures flûtistes de la région !), j’ai été assez directif notamment pour les parties de basses, de guitares, les arrangements, parce que j’entendais mes morceaux finis donc je savais assez précisément ce que je voulais…

C’est l’album qui me représente le mieux

Christine : En résumé, on peut dire que « Sur ma route » est l’album de l’amour, de l’amitié… de la vie telle que tu la conçois ?

Poupa ClaudioPoupa Claudio : C’est en tous cas l’album qui me représente le mieux parce qu’il y a toutes les influences, toutes les musiques que j’écoute folk, rock, country, blues, reggae… Quand on parcourt les 12 titres, on me reconnait. Je n’avais pas de contrainte alors je me suis fait plaisir !

Christine : Pour toi, cet album se suffit-il à lui-même ou en attends-tu davantage… pourquoi pas le début d’une nouvelle carrière !?

Poupa Claudio : Non pas du tout ! De toute façon, je n’ai jamais voulu faire « une carrière » comme on dit ! Ce nouvel album est pour moi comme un album photos qu’on feuillette… Finalement, il est assez autobiographique, je raconte ma vie, je parle de mes amis, de mes amours, de mon amour, de la vie, de l’espérance… C’est un album qui est gai !

Christine : Mais si l’histoire se répète comme il y a 20 ans et que demain, une maison de disque te contacte… ?

Poupa Claudio : Ah… je ne dirais pas non… Si je suis remarqué, tant mieux !! (rires)

Christine : Mais pas non plus au prix de tous les sacrifices ?

Poupa Claudio : De toute façon, la proposition la plus probable qu’on pourrait me faire serait un clip vidéo. J’y ai déjà pensé mais je ne me suis pas encore arrêté sur le choix d’un morceau…

Christine : Parlons de ce grand concert de sortie…

Poupa Claudio : Nos amis du festival Le Cri du Rocher nous ont proposé de profiter de l’événement pour organiser ce concert de sortie et j’en suis ravi ! J’en ai profité pour inviter beaucoup de musiciens et amis qui ont participé à la réalisation de cet album mais malheureusement, je n’ai pas pu tous les faire venir car il y en a trop !!

je suis vraiment un musicien qui aime jouer, composer, se produire, rencontrer des gens, partager des moments musicaux…

Christine : Qu’est-ce que tu attends de cette soirée ?

Festival Le Cri du Rocher 2014Poupa Claudio : Avant tout, d’avoir enfin mon album entre les mains et de pouvoir le faire découvrir aux gens !  Et puis, simplement leur donner du plaisir et leur montrer que je suis autre chose qu’un chanteur de reggae en train de sauter à pieds joints (rires) !

Christine : C’est une façon de tirer un trait sur le passé ?

Poupa Claudio : Non, pas du tout ! Comme je le disais, j’ai plein de projets, je suis vraiment un musicien qui aime jouer, composer, se produire, rencontrer des gens, partager des moments musicaux… Du coup, je pense même déjà à faire un album reggae, et pourquoi pas un autre album blues… !

Christine : On a attendu 20 ans pour voir arriver ton nouvel album mais pour le coup, tu pourrais nous en sortir un quatrième puis un cinquième dans la foulée ?

Poupa Claudio : Au moins un quatrième…oui ! 2015 va être une année de compositions et de concerts et j’espère bien rentrer en studio en 2016 pour un nouveau projet…

Christine : Pour conclure, comment qualifierais-tu ce nouvel album « Sur ma route » ?

Poupa Claudio : Pour moi, cet album se résume par le mélange de deux titres qui le composent : « Viens avec moi…dans une vie d’amour, de soleil et de sourire ».

Retrouvez toutes les photos du concert au Cri du Rocher 2014, réalisées par Christine Manganaro, Claudine Mistral et Yann Etesse