SHAKA PONK DESCEND DU SINGE !

Shaka PonkPlus qu’un groupe, Shaka Ponk est un collectif à l’originalité débordante ! Depuis leurs premiers pas au début des années 2000, ses membres n’ont cessé de se réinventer, sans jamais oublier leur identité ni perdre leur humilité. Goz, leur singe mascotte, accompagne Frah, Samaha, CC, Steve, Mathias et Ion pour un spectacle électrique, véritable injection d’énergie et d’adrénaline ! Pour savoir ce qui vous attend lors de leur passage au Zénith de Toulon le 27 Mars, Steve, le clavier, nous a accordé un « petit » entretien…

 

Mahéva Manganaro : Vous partez à nouveau en tournée pour faire  aussi bien des salles de concert que des festivals. Vous avez une préférence entre les deux ?

Steve : Oh, on aime jouer partout, mais les festivals ont une place importante pour nous ! Ils nous ont vraiment servis lorsque nous n’étions pas relayés en radio ou à la télévision. Ça nous a permis de remplir des salles de concert de mille places six mois après : les gens venaient nous revoir ! La promotion du groupe s’est beaucoup faite comme ça. Maintenant on nous propose des spots super intéressants ! Cette année, on commence par jouer dans les Zeniths, puis on va faire des festivals et ensuite… on espère pouvoir partir à l’étranger.

Mahéva Manganaro : Ça veut dire que vous n’avez pas encore vraiment réussi à exporter le groupe jusqu’à présent ?

Steve : En fait, pour se faire connaître dans un pays, on est obligé de faire beaucoup de concerts sur place. Mais on doit jouer avec des plus petits moyens, sans les gigantesques écrans et toute la production qu’on a construite en France. Shaka PonkLa vidéo fait partie intégrante de notre « show ». On a tellement voulu défendre ce concept que c’est devenu difficile de faire autre chose… C’est un piège, parce qu’en France on arrive avec six camion-remorques, trois tour-bus et cinquante techniciens pour jouer dans les Zeniths… Or, si on ne veut pas rester  les deux pieds bloqués en France, il va falloir qu’on voit les choses différemment. Là, pour la petite tournée qui se profile en Allemagne, il y aura un van, quatre techniciens… et voilà ! (rires). On a un vrai public ici, mais on a envie de découvrir du pays ! Et surtout, on se dit que Shaka Ponk est une musique qui ne demande qu’à être exportée !

Mahéva Manganaro : Les perspectives sont grandes alors ! Mais, revenons à vos débuts. Pouvez-vous m’expliquer comment vous en êtes arrivés là ?

Steve : Au départ, Frah (le chanteur) et CC (le guitariste) ont eu envie de monter un groupe, qui n’était pas encore vraiment un groupe de rock. L’idée de singe en 3D est arrivée très rapidement : ils voulaient essayer de le faire parler pour qu’il balance des messages un peu écologiques, entre autres… Mais ils se sont aperçus qu’il fallait partir de France car le groupe n’avait ni public ni soutien des maisons de disques. Donc ils sont allés en Allemagne. Dès le début, il y a eu tout un collectif autour du groupe, avec des graphistes, des dessinateurs, des musiciens qui faisaient du son ou de l’image pour Shaka… Ils sont restés deux ans en Allemagne, le premier album a été composé là-bas. Puis ils sont revenus en France pour réaliser le deuxième album et c’est à ce moment-là que je suis rentré dans le groupe, avec mon frère Mathias à la basse et Yann, le batteur.

Mahéva Manganaro : Le singe était finalement le premier membre du groupe ?

Shaka PonkSteve : Oui, c’est même lui qui a créé le groupe ! On avait envie de tout construire autour de lui. Il a beaucoup évolué : au départ on avait un petit écran où l’on ne voyait que sa tête. Ensuite, on a eu des écrans plus grands où on a pu mettre le singe à taille humaine… Et maintenant, on a un écran géant sur lequel on s’est même permis d’ajouter ses cousins gorilles !

Mahéva Manganaro : Sur scène, vous êtes un groupe totalement déjanté ! Vous jouez un rôle ou est-ce votre vraie personnalité qui ressort sur scène ?

Steve : Ce n’est pas un rôle à proprement dit… Un humoriste ne va pas être en représentation toute sa vie, mais il va en général être plutôt drôle dans la vie de tous les jours. On est tous plus ou moins les personnes qu’on représente sur scène, du genre assez spéciaux !! En tout cas, on ne s’interdit pas un délire ou une envie parce qu’on n’est pas dans le stéréotype !

Mahéva Manganaro : Sur votre site, vous avez une page spéciale dédiée aux productions de vos fans. C’est important pour vous d’interagir avec votre public ?

Steve : Oui, car notre groupe n’a pas vraiment pu compter sur les radios et les médias en général. On ne faisait pas partie du « décor artistique ». Maintenant ça a changé, mais cette interaction reste importante. On a créé un site Internet qui en est le reflet. On avait énormément d’ambition par rapport à ce site, mais on a dû le revoir à la baisse parce qu’on veut que tout soit fait par nous-mêmes. On voulait mettre des nouvelles vidéos, des nouveaux morceaux… tous les jours ! On voulait même faire un compte premium. Mais finalement on s’est dit que ça allait être l’enfer à tenir… On a donc misé davantage sur l’interaction avec les fans, grâce à la page où ils peuvent poster leurs vidéos, leurs dessins… Et il y a aussi la Monkey TV ! C’est tous les petits montages de cinq à dix minutes qu’on fait de nos concerts et de nos événements, comme des makings off de clips… Il y en a 270 ou 280 maintenant ! De belles archives d’images ! Je crois qu’on a tous fait les montages, par période. En ce moment c’est le batteur et le bassiste qui s’y collent, moi j’avais démarré les premières…

Mahéva Manganaro : Il y a aussi In Bus With Shaka Ponk

Steve : Oui, c’est une émission en directe que l’on fait une fois par mois, lorsqu’on est en répétition, en concert ou en balance… Shaka PonkOn reçoit les questions des gens via une sorte de Skype où dix milles personnes peuvent être connectées en même temps ! On se filme, avec une régie qu’on gère nous-même, quatre caméras, des magnétos… On peut aussi appeler quelqu’un par téléphone pour qu’il passe dans l’émission ! On s’est pris un peu la tête pour rentrer en contact direct avec les gens qui suivent l’émission. Mais une fois qu’on connaît le groupe, il n’y a plus besoin de passer par des intermédiaires. D’ailleurs, on a eu la même réflexion par rapport aux disques ! Pendant un moment, on a voulu vendre directement notre musique en libre accès sur notre site internet, mais les gens n’étaient pas encore prêts pour ça. Pourtant ça paraît logique comme démarche : c’est comme aller au marché et acheter directement un poireau à celui qui l’a planté plutôt que d’en acheter un qui a été exporté plusieurs fois…

Mahéva Manganaro : Samaha, la chanteuse, est arrivée en 2010. Est-ce que son intégration dans le groupe était volontaire ou c’est plus l’opportunité qui s‘est présentée ?

Steve : Les deux ! On essaie de ne jamais refaire ce qu’on a déjà fait. Donc, quand on est arrivé au troisième album, on avait envie d’écrire des chansons pour une voix féminine ! En fait, depuis le début on fantasme sur la voix de Sam, mais elle ne voulait pas entrer dans le groupe parce qu’elle n’était pas assez sûre d’elle… Et puis, un jour,  on l’a carrément embarquée, on lui a fait chanter quelques trucs et finalement elle n’est plus jamais repartie. Elle a apporté un véritable plus au groupe !

Mahéva Manganaro : Votre originalité a été plusieurs fois récompensée. Vous avez notamment remporté les Victoires de la Musique. Et suprême honneur, en mars 2014, la ministre de la Culture a remis au groupe l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres… Alors, ça fait quoi d’être décoré ?

Steve : (Rires) J’aurais préféré qu’on me décore avec des guirlandes, des boules de Noël, mais bon, on a eu une petite médaille ! On l’a pris avec humour, surtout quand on a vu à qui elle avait été donnée : Arthur, Cauet… C’est juste une récompense, ça ne veut pas dire grand-chose. J’ai autant de plaisir quand on vient me voir à la fin d’un concert pour me dire « Ah, j’ai tripé ce soir ! ».

Mahéva Manganaro : Et pour finir, quels sont vos projets futurs ?

Steve : On a deux clips qui sont terminés et que les gens n’ont pas encore vus. Shaka PonkOn travaille aussi toujours sur l’interactivité du site ! On aimerait permettre aux gens de récupérer du son pour faire leurs propres remix de Shaka. On a même pensé à laisser des rushes vidéo pour qu’ils fassent leur propre version de clip. On est assez friands de ça, de voir ce qui peut sortir de la personne lambda. On a souvent des surprises ! Là par exemple, il y a un mec qui a fait un décor en playmobil et qui a filmé ça, image par image… 25 images par secondes ! Il y a  des mappings de cameras, des lumières… C’est incroyable ! La vidéo s’appelle « Playmobil Shaka » je crois !

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